Jacqueline Harnoy

                       

                       Jacqueline Harnoy    1922 - 2000

 

Elle paraissait toute menue dans la vie, presque fragile,   

mais ce n'était que l'apparence, Jacqueline Harnoy                                                            

faisait preuve d'une énergie sans mesure et n'arrêtait                                                                    

jamais. Pour elle, c'était tout simple.

 

 

            Aux Sables d'Olonne, là où s'est déroulée sa vie,  ses engagements ont été multiples. À commencer par son activité professionnelle. Elle était secrétaire à la Médecine du travail, son bénévolat en a été comme un prolongement. Elle était la Providence des exclus. Elle leur vouait attention et respect. Parler d'elle c'est avant tout souligner sa simplicité et sa disponibilité... Une retraitée qui durant les trente ans de sa vie d'employée se rendait à  la visite médicale annuelle, se souvient : " Quand j'arrivais elle me saluait d'un "comment ça va ma fille ?" c'était une vraie marque d'affection, on se sentait tout de suite en confiance, même si on était quasi inconnu pour elle ... on l'aimait bien."

                                                          Béthanie

 

            Jacqueline est née en 1922. Toute jeune, elle prend le pli du service des autres. Elle  commence avec l'Action catholique,  JIC, JOC, ( Jeunesse, indépendante - ouvrière, chrétienne). Ça remonte, c'était avant guerre. Peut être a-t-elle trouvé là une raison de s'engager plus avant. Elle souhaite la vie religieuse. Et choisit les Dominicaines de Béthanie. Elle ne pourra mener à bien son projet, pour des raisons familiales et de santé. Ce n'est pas fini pour autant. La communauté comprend des soeurs mais aussi des laïques. La tâche leur est confiée de créer ou recréer des liens avec les exclus, quelle que soit la cause de cette exclusion... Ce choix de solidarité avec les plus faibles est basé sur le respect de la personne.  Est ainsi ouvert un chemin d'espérance. C'est à travers cela que religieuses et laïques engagées témoignent de Dieu... Jacqueline est l'une des premières à entrer dans l'institut séculier, elle en assumera même la responsabilité et cela au plan international. On peut penser que c'est  là que s'enracine le profond de sa vie de femme au service de tous.

 

                                                          la mission de la mer

 

            Aux Sables d'Olonne, elle s'investit, entre autres,  dans la mission de la mer, secondant prêtres et religieux qui travaillent dans le monde maritime comme marins pêcheurs, enseignants à l'école des pêches, ou à l'accueil à "l'abri du marin".  Jacqueline se met au service des femmes de marins, elles sont à terre et doivent faire face à la vie de famille en l'absence du mari. Elles se réunissent et mettent en commun leurs soucis. Ces rencontres leur sont précieuses, et sont un appui pour les responsabilités à assumer. Cette action avec les femmes de marin s'élargira et essaimera au  delà des frontières hexagonales.

 

                                                          visiteuse à la prison

 

            Dans la ligne et en fidélité à son engagement à Béthanie, elle a  pendant trente ans endossé la tâche de visiteuse de prison à La Roche sur Yon. Ce qu'elle y a vécu et ce que les prisonniers ont vécu durant leurs rencontres restent leur secret. On peut penser sans risque de se tromper qu'elles ont été pour plus d'un ou d'une des trouées de lumière dans une vie rude et sombre.

            Ces tâches diverses au service des plus petits n'entraînaient chez elle aucune gloriole... Simplement la vie telle quelle, simple.

 

                                                         

                                                          élue municipale

 

            Un autre volet de son service des autres fut son engagement dans la cité. Elle fut par deux fois élue au conseil municipal. Ce qui n'a aucunement entamé sa simplicité. Et elle a pris son rôle au sérieux, se donnant même la peine de suivre une formation avec l'Union féminine civique et sociale, pour être davantage apte à ce type d'engagement. "On croit savoir, au pied du mur on se reconnaît pauvre".

 

            Cette simplicité de Jacqueline était celle d'un grand cœur. Une des ses proches a retrouvé dans ses papiers une prière en forme de poème qu'elle avait faite sienne. Elle datait de 1968.

 

                        J'avais rêvé Seigneur de faire de grandes choses     

                J'avais rêvé d'une mission en avant-garde près de ceux qui sont loin

                 J'avais rêvé de faire beaucoup de choses pour les plus malheureux

                 Mais je crois bien Seigneur que nos évaluations n'étaient pas les mêmes  

                 J'avais rêvé d'innombrables choses

                  Et tu me limites

                  J"avais rêvé autre chose et tu n'as pas voulu...

 

                  Aurai-je assez de foi

                  Pour comprendre et surtout accomplir

                  Mon devoir sans éclat...

 

            Les dernières années de sa vie illustreront cette prière... Elle se sait atteinte de la maladie d'Alzeimer... "Je ne peux rien faire" avoue-t-elle, et elle en souffre profondément. "Il s'agit de réussir cette nouvelle étape" a-t-elle simplement commenté auprès d'amies. Elle s'en est allée  fin décembre de l'an 2000. 

 

                      

 

                      

 

 

 



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