11 qui sommes-nous ?

Les catholiques de Vendée sont inquiets et ils le disent. Les tensions qui
traversent le diocèse leur paraissent s'accentuer de semaine en semaine.
Beaucoup s'interrogent sur ce qui fait aujourd'hui le lien de l'Eglise locale,
et jugent son unité de plus en plus problématique. Aucune paroisse, aucun
mouvement n'échappe à cette interrogation et le constat des divisions est
durement ressenti.

Les diversités sont criantes. Loin de se féconder mutuellement pour plus
d'inventivité et de dynamisme, elles engendrent intolérance, jugements et refus
des différences. L'autre est devenu une menace qu'il faut surveiller ou
exclure.

Face à un tel scandale, comment construire une communauté pour vivre
ensemble sans se renier ? Chacun est appelé à explorer, à apprivoiser
et à tenir en tension des paires  opposées :
« confiance et défiance », « temps court et temps long »,
« autorité et démocratie », « sacré et sainteté » etc. « Amour et
vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent »...  (Ps 84 v11)

Pas de vivre ensemble, en effet, sans une certaine unité. Sans elle, nos
oppositions se transforment en antagonismes, nos désunions en guerre. Mais pas
de vivre ensemble, non plus, sans diversités qu'il faut écrire au pluriel tant
elles sont légion.

Entre ces deux pôles, les communautés sont toujours en équilibre instable. « La
paix n'est pas absence de guerre et elle ne se borne pas seulement à assurer l'équilibre des forces ». Et encore : « La paix n'est jamais chose acquise une fois pour toutes, mais sans cesse à construire ». (Gaudium et Spes, 78..)

Trop d'unité, et l'uniformité guette, avec le risque de l'autoritarisme et du
centralisme.

Trop de diversités, et la déchirure - le schisme - se profile par rupture des liens.
Sacrifier l'unité à la diversité, c'est la décomposition. Sacrifier la
diversité à l'unité, c'est le clonage.

Ceux qui oeuvrent en sacrifiant l'une à l'autre et vice-versa, sont dans
l'incapacité de rassembler, de réunir. Ils n'ont pas la compétence pour
additionner les diversités, ni la force de discerner les nouvelles
perspectives. « Ce sont des aveugles qui conduisent d'autres
aveugles » (Mat.15, 14). Ils emmènent vers d'anciennes impasses.

La gouvernance de notre diocèse est fortement mise en cause, et l'impuissance
constatée des échelons supérieurs nous meurtrit. Sans renoncer ni à la
lucidité, ni à la bienveillance, nous faisons nôtre le défi du partage et de la
confrontation. Nous rêvons d'une Eglise aux mille visages, d'une Eglise allant
vers les périphéries chères au pape François, d'une Eglise dont nul ne puisse
douter qu'elle aime ce monde.

23/12/2014

mention légale

pour le collectif Josias

responsable de l'édition

Yves Goisneau

8, av.  des Mimosas

85100 Les Sables d'Olonne

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